En alliant des techniques potières traditionnelles occidentales telles que la sigillée et traditions asiatiques ancestrales (composition d’émaux traditionnels à base de cendres de bois et de matériaux simples, techniques ornementales coréenne et japonaise buncheong et hakeme) mon travail accompagne une réflexion sur les processus de fabrication artisanale en milieu rural.

Je voudrais faire des pots contenant des mondes flottants faisant voyager du pré où je vis, au pays du matin calme, aux anciens bois du Tarn et d’Aveyron de mon grand-père, ou dans n’importe quel ailleurs que chacun a en soi, sans passeports ni pétrole, tout en gardant mains et pieds ancrés dans la terre où l’on vit et que l’on travaille.

Une poterie qui converse en silence avec le bois, la chaux, les pierres et les terres cuites qui constituent nos logis depuis bien longtemps avant nous.

Une poterie rurale qui, en explorant progressivement les matériaux à portée de main d’artisan, raconte aussi des modes de vie et une culture paysanne à réinventer : beaux et délicats sous une apparence simple, sans folklore, reposant sur l’intimité pragmatique avec de la matière, des éléments et le raffinement de recherches lentes, patientes, modestes et transmises qui en faisaient une culture vivante et vivrière plus qu’une industrie.

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